12. Le camping, révélateur de deux conceptions de la municipalité

L'avenir du camping alimente beaucoup de discussions et aussi de rumeurs dans le village. Nous avons donc décidé de vous donner les chiffres précis et d'exposer les conséquences concrètes des différentes options envisagées.
Le choix de mise en gérance ou non du camping illustre, en effet, des conceptions très différentes de l'avenir de la Commune.

La réalité des chiffres

Les recettes 



Les recettes comprennent les diverses locations par les touristes (un peu plus de 40.000 € par an) ainsi que le loyer et les charges d'habitation du régisseur, actuellement un employé communal (un peu moins de 7.000 € par an).

Les dépenses 

Les dépenses comprennent l'entretien et les charges (électricité, taxe foncière etc) du camping et du logement du régisseur (entre 22 et 28.000 €) ainsi que le salaire de ce dernier (entre 20 et 25.000 €).

En 2017, il y a eu un excédent de 2.600€, en 2018 un déficit de 1500€. L’augmentation de la fréquentation en 2019 laisse présager un équilibre. Globalement le fonctionnement actuel du camping est équilibré.

Le camping présente, à l’évidence, un potentiel permettant  d’améliorer encore la rentabilité donc de créer une trésorerie assurant une marge d’autofinancement à la Commune.

Les conséquences d'une mise en gérance

Quelles seraient les conséquences d'une mise en gérance du camping ?
Les premières années, le temps que le gérant investisse, rentabilise ses investissements, il est illusoire d'attendre des recettes d'un loyer. Mais il faudra toujours payer les salaires des employés communaux qui assuraient la régie du camping et qui seront affectés à d'autres tâches. La conséquence immédiate est une perte financière conséquente de l'ordre de 20 à 25.000 € annuels pour la Commune.
Par la suite, il n'existe pas, non plus, de garantie sur des retours financiers à terme. Rappelons-nous de la mésaventure des cabanes perchées sur lesquelles, d'ailleurs, aucun effort sérieux de recouvrement de la dette de plusieurs dizaines de milliers d'euros n'a été fait.

Deux orientations différentes

1. L'impuissance des petites municipalités...

Pourquoi certaines équipes, dans la continuité de la politique du maire sortant, veulent, coûte que coûte, mettre le camping en gérance, alors que nous venons d'en voir les conséquences financières immédiates et l'incertitude pour l'avenir ?
Cela part d'un constat : une petite municipalité n'aurait plus les moyens d'intervenir vraiment sur l'avenir d'une commune. Il faut donc s'en remettre, d'un côté à des ensembles plus vastes (intercommunalité), et, de l'autre, le plus possible à des acteurs privés.
Dans cette conception, il était logique de vendre hier des appartements ou des terrains communaux, demain ce sera le camping, le gîte communal et après-demain Ste Monique... Ne pouvant faire face aux investissements qu'imposent la gestion de ce patrimoine, la municipalité doit s'en débarrasser.
Remarquons que la disparition des actifs entraîne celle des recettes qu'ils peuvent procurer et appauvrit la municipalité, accélérant l'impuissance. Mais il est vrai qu'il devient de plus en plus difficile pour les petites municipalités d'investir.
C'est donc une conception défendable, qui a sa logique à condition de l'exposer clairement. Mais cette logique n'est pas la nôtre.

2. ... ou la puissance du collectif

Nous préférons croire au bien commun et aux institutions démocratiques pour le gérer et le défendre, même, et peut-être surtout, à l'échelle humaine d'une collectivité de 400 membres.
Pour nous, il est important de maintenir les actifs de la commune. Mais cela suppose de nous donner collectivement les moyens de les valoriser, y compris en payant de notre personne par des travaux d'intérêt général. Il s'agit d'augmenter les capacités d'autofinancement de la Municipalité, dont nous avons vu le rôle clé dans le bulletin n°4. De même, il est essentiel de déployer toutes nos compétences et tous nos réseaux pour trouver des subventions et des alliés du côté de l'intercommunalité et des différents niveaux des collectivités territoriales et de l’État.
Bien entendu, cette conception passe aussi par des partenariats forts avec des investisseurs privés et le soutien aux initiatives individuelles. Mais ce partenariat sera plus efficace et profitable pour tous s'il est équilibré et que chacun reste à sa place. La Municipalité doit garder la maîtrise de la gestion des affaires communes.

C'est à cette condition que les Louvetous resteront maître du destin de leur village.

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